dimanche 16 mars 2008

Obstacle riverain au trial (Journal Le Soir)

VALERY SAINTGHISLAIN

jeudi 13 mars 2008, 08:28

Ciply. Une soixantaine de lettres de réclamations ont déjà été envoyées. Avant même que l'étude d'incidences ne commence…

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À Ciply, les motos seraient admises le week-end de 10 à 19 h, et non plus de 14 à 18 h 30. En plus des compétitions. © AV PRESS

La mobilisation des opposants au circuit de trial ne faiblit pas à Ciply. Une soixantaine de lettres de protestation ont déjà été adressées au collège communal montois alors que l'étude d'incidences n'a pas encore officiellement démarré.

Ces missives rappellent le caractère illégal de l'activité déployée sur les flancs du terril depuis de nombreuses années. Elles soulignent au passage l'inaction de la ville dans ce dossier qui « jusqu'à présent n'a jamais fait l'objet de mesures par ses services de police et ce, malgré les plaintes de plusieurs riverains », dénoncent les opposants.

Regroupés au sein de l'Abec, pour « Agir pour le Bien-Être de Ciply », ils redoutent un afflux de trialistes dans un village pourtant classé patrimonial et sur une zone réservée à d'autres activités au plan de secteur. L'ASBL Natagora n'a pas manqué de souligner cette incongruité, elle aussi. « On s'étonne que la ville promeuve un projet qui n'est pas en adéquation avec ses propres intentions », a-t-elle écrit à la Ville. L'association conseille même de chercher « un lieu plus adéquat » pour l'installation d'un circuit permanent.

Lors de la réunion d'information préalable au lancement de l'étude d'incidence, la Ville avait annoncé en substance que son souhait était d'encadrer l'activité pour pouvoir mieux la contrôler. Les opposants, eux, n'ont toujours pas compris pourquoi c'était elle (la Ville) qui sollicitait le permis unique et non pas le Royal Auto Moto Club de Mons, véritable promoteur du projet. Au sein du club, les membres se veulent rassurants et limitent les nuisances, rappelant qu'une moto de trial est trois fois moins puissante qu'une de cross et donc, nettement moins bruyante. Les opposants ne sont pas rassurés pour autant. « Nous redoutons un afflux de trialistes à Ciply », souligne Michel Ruelle, l'un des porte-parole de l'Abec.

Son association va même plus loin, imaginant que le Royal Auto Moto Club de Mons a l'ambition cachée de faire de Ciply et du village voisin de Mesvin, des pôles spécialisés dans la pratique du trial (sur le terril), du cross et de l'enduro (dans les carrières) et du quad (dans le bois de Mesvin). « Nous ne comprenons pas pourquoi la ville défend ce projet de circuit trial au détriment de la qualité de vie des habitants du village.»